Les philosophes face au problème du temps – Francis Wolff
Qu’il s’agisse de la machine à explorer le temps imaginée par H.G. Wells ou du thème intemporel de la fuite du temps, cette fascination pour les mystères temporels a toujours hanté l&rs…
Les philosophes face au problème du temps – Francis Wolff – Les Mardis de la Philo
Qu’il s’agisse de la machine à explorer le temps imaginée par H.G. Wells ou du thème intemporel de la fuite du temps, cette fascination pour les mystères temporels a toujours hanté l’esprit humain.
Le temps transcende les frontières disciplinaires et suscite un intérêt tant en physique, en psychologie qu’en philosophie. Au cœur de cette quête philosophique, des questionnements essentiels émergent : le temps est-il cyclique ou linéaire ? Sommes-nous confrontés à un temps physique distinct de celui appréhendé par la philosophie, ou bien sont-ils interdépendants et liés par des liens insoupçonnés ?
Pour Aristote, le temps est une notion fondamentale liée au mouvement et à l’évolution de la nature. Il le définit dans sa métaphysique comme étant « le nombre du mouvement en tant que tel » : le temps est donc une mesure physique des mouvements et des changements qui se produisent dans l’univers, reflétant le caractère dynamique et évolutif du monde qui nous entoure.
Pour Saint Augustin, loin d’être une “simple” mesure physique, le temps est une énigme complexe qui transcende notre compréhension humaine. Dans ses Confessions, il se penche sur la notion de temps en explorant sa propre expérience intérieure. Selon lui, le temps est une mesure de notre conscience du présent, du passé qui n’est plus, et du futur qui n’est pas encore. Il est étroitement lié à notre condition humaine et nous révèle notre vulnérabilité face à l’éphémère et à notre quête d’une réalité intemporelle, celle de l’éternité divine. Ainsi, la réflexion de Saint Augustin sur le temps soulève des questions existentielles profondes.
La philosophie de Kant, quant à elle, nous invite à explorer la relation entre le temps, nos facultés cognitives et notre perception du monde. Selon lui, ce n’est ni une réalité indépendante ni une propriété inhérente aux objets eux-mêmes, mais plutôt une catégorie fondamentale de l’esprit humain. Il considère le temps comme une dimension universelle et linéaire dans laquelle tous les événements se succèdent. Il n’a donc pas de commencement ni de fin, il est infini et continu. Kant affirme également que le temps est une condition préalable à notre perception du monde extérieur et à notre capacité à ordonner les phénomènes de manière cohérente ; il est une forme a priori de la sensibilité humaine.
Francis Wolff, professeur émérite à l’École Normale Supérieure, nous entraînera lors d’une série de conférences dans les méandres du temps en puisant dans les réflexions de ces grands philosophes.