Pourquoi les littératures de combat ?
Provinciales de Blaise Pascal met en lumière les combats de l’auteur contre les jésuites au XVIIe siècle ; Voltaire et Rousseau, qui se retrouvent ironiquement face-à-face au Panthéon, se son…
Les Provinciales de Blaise Pascal met en lumière les combats de l’auteur contre les jésuites au XVIIe siècle ; Voltaire et Rousseau, qui se retrouvent ironiquement face-à-face au Panthéon, se sont longuement affrontés par écrits interposés pendant le siècle des Lumières.
Léon Bloy, avec sa publication « Je m’accuse » en 1900, critique le mouvement naturaliste de Zola et ses conceptions artistiques, tandis qu’André Breton, figure centrale du surréalisme, établit des règlements de comptes avec les « traîtres » du mouvement dans son « Second Manifeste du surréalisme » en 1930.
Face aux montées du fascisme, Georges Bernanos prend la plume pour écrire « Les Grands Cimetières sous la lune » en 1938, dans lequel il exprime son engagement contre l’oppression. Les attaques percutantes de Julien Gracq dans « La Littérature à l’estomac » en 1949 interrogent les rapports entre la littérature et le pouvoir des « magisters ».
Ces quelques exemples ont une chose en commun : ils prouvent que la plume peut se faire arme. La littérature française est faite de débats enflammés et de rivalités passionnées ; elle reflète tour à tour les mouvements historiques et les tournants littéraires les plus marquants, et les genres eux-mêmes – pensons à la satire et au pamphlet – s’en retrouvent marqués. Ces textes souvent virulents, en tout cas empreints de la personnalité et des idées de l’auteur, révèlent l’importance de la libre expression et la richesse de la pensée critique dans l’évolution littéraire et sociale.
C’est un parcours à travers ces littératures polémiques que propose Denis Labouret, depuis ce modèle du genre que constituent Les Provinciales de Pascal jusqu’aux attaques de Julien Gracq, et qui entre en résonnance avec notre époque.