Stoïcisme ou épicurisme ?

Notre caractère et notre comportement sont-ils déterminés par notre vision du monde ? Et inversement, avons-nous tendance à orienter nos actions selon notre manière de considérer le monde et l’exis…

Notre caractère et notre comportement sont-ils déterminés par notre vision du monde ? Et inversement, avons-nous tendance à orienter nos actions selon notre manière de considérer le monde et l’existence humaine en général ? Ces questions sont au cœur de la philosophie antique, car à cette époque la philosophie n’est pas qu’une discipline que l’on peut étudier à l’université, mais un véritable mode de vie. On n’apprend pas la philosophie : on est philosophe.

Or, l’Antiquité grecque est marquée par l’existence durable de deux écoles philosophiques majeures après Platon : le Jardin, fondé par Epicure en 306 avant J.-C., foyer de l’épicurisme, et le Portique, fondé par Zénon de Kriton à la fin du IVe siècle avant J.-C., école des stoïciens. Ces deux écoles se sont opposées dans un dialogue qui s’est poursuivi sur plusieurs générations de philosophes, chacun reprenant et améliorant les arguments de ses prédécesseurs. Ce dialogue constant a produit une fécondité philosophique sans précédents, et nous offre un tableau de positions et d’arguments bien plus nuancés qu’on ne peut le croire.

En effet, l’héritage de l’épicurisme et du stoïcisme dépasse de loin les deux adjectifs que nous avons retenus dans la langue française : un « épicurien » n’est pas qu’un individu qui aime profiter des plaisirs de la vie, et un stoïcien ne se réduit pas à sa posture « stoïque », synonyme d’impassibilité. Les thèses philosophiques portant sur la conduite de la vie dans les deux écoles, ce qu’on nomme la partie éthique de leur enseignement, repose sur leur conception de la nature, de l’être humain et de la place de celui-ci dans l’univers. La « vision du monde », la définition qu’ils donnent de l’univers et de ses principes fondamentaux, correspond à la « physique » – on parle de la physique épicurienne et de la physique stoïcienne. Enfin, et notamment chez les stoïciens qui définissent explicitement leur doctrine à partir de cette tripartition, il y a la question de savoir ce que l’on peut savoir et comment justifier ce savoir – c’est la partie « logique », ou ce qui correspond aujourd’hui à la théorie de la connaissance.

On le voit, l’épicurisme et le stoïcisme sont bien plus que des positions éthiques, ou pire, des postures que l’on feint d’adopter. Comprendre l’éthique eudémoniste d’Epicure (le fait de chercher le bonheur en comprenant ce qui est le mieux pour nous, donc de manière raisonnable) nécessite de plonger dans la physique et la logique épicurienne ; de même si l’on veut comprendre ce que signifie la « vie sage » des stoïciens. 

C’est à cela que Pierre Descotes s’attelle dans ce cycle de conférences sur l’épicurisme et le stoïcisme.

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