Entre la vie et la mort
La vie est éphémère, mais en parler ne nous condamne pas à sa fin inéluctable. Les questionnements sur ces sujets sont infinis : plusieurs Etats ont déjà adopté une législation autorisant à la fois…
La vie est éphémère, mais en parler ne nous condamne pas à sa fin inéluctable. Les questionnements sur ces sujets sont infinis : plusieurs Etats ont déjà adopté une législation autorisant à la fois l’assistance au suicide et l’euthanasie (Espagne, Canada, Luxembourg, Pays-Bas…). En France, la loi Léonetti-Claeys, encadre la fin de vie et les droits des patients en phase avancée ou terminale d’une maladie, notamment en garantissant le droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès. Mais entre devoir de solidarité envers les personnes les plus vulnérables et respect de l’autonomie de la personne, les débats sur la fin de vie sont toujours d’actualité.
En septembre 2022, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu son avis sur la fin de vie : cet avis ouvre la voie à une “aide active à mourir” strictement encadrée. Le Comité propose d’abord de renforcer les mesures de santé publique dans le domaine des soins palliatifs ; puis, en cas de légalisation de l’aide active à mourir, il souhaite la mise en place de repères éthiques, comme un accès uniquement réservé aux personnes majeures atteintes de maladies graves et incurables, une telle demande ne pouvant de plus être exprimée que par une personne disposant d’une autonomie de décision au moment de la demande, de façon libre, éclairée et réitérée. Aussi, les professionnels de santé participant à cette procédure devraient pouvoir bénéficier d’une clause de conscience.
Dans le prolongement de la publication de cet avis, Emmanuel Macron a lancé une convention citoyenne en octobre 2022. Le sujet est également abordé avec les députés et les sénateurs, le but étant que le cadre légal sur la fin de vie évolue d’ici la fin de l’année 2023.
Dans une perspective éclairante, loin des tumultes des débats législatifs, deux conférences aux Mardis de la Philo nous invitent à plonger au cœur des aspects les plus fondamentaux de notre existence, entre évidence et déni.
Nous tâcherons d’explorer les questions essentielles que nous nous posons toutes et tous : face à l’évidence de notre condition de “simples mortels”, comment abordons-nous les réalités de notre existence ? Faut-il avoir peur de la mort, ou au contraire, les confrontations avec notre propre finitude peuvent-elles éclairer notre rapport à la vie et donner un sens renouvelé à notre présence au monde ? Est-il immoral de vouloir choisir sa propre mort ?
La première conférence sera animée par Marion Muller-Colard, théologienne et écrivaine, membre du Comité Consultatif National d’Ethique ; la seconde sera donnée par Delphine Horvilleur, rabbin du Mouvement Juif Libéral de France, journaliste et écrivaine, qui a récemment publié Il n’y a pas de Ajar (Grasset, 2022).
Plus d’informations sur leur cycle en cliquant ici.